Thème de l’ensemble des ateliers pour 2013-2014 : Extérieur-moi

Choix de ce thème et présentation par Gilles Monge, Annie Lacour, Christophe Gantou, Élodie Bathélémy et Regina Virserius.

Quelques notes bibliographiques évoquées par les professeurs :

Proposition de Regina

Andrei Tarkovski : Le Miroir – DVD édition Agnès B.

Gille Deleuze, Cinéma L’intuition de Bergson I-II édition Gallimard – audio

George Didi-Huberman, Gestes d’air et delà pierre / corps, parole, souffle, image – Edition de Minuit.

Proposition d’Élodie 

Livres de Kenneth White :

–          Limites et Marges, Mercure de France

–          Un monde ouvert – anthropologie personnelle – Poésie Gallimard

–          Déambulations dans l’espace nomade – Actes Sud

Sur Kenneth White :

–          les lieux de Kenneth White, Paysage, Pensée, Poétique de Olivier Delbard, L’Harmattan

Jean Baudrillard :

–          Mots de passe – édition Pauvert

–          Cool Mémories

L’ouvrage de « La séduction », Baudrillard, Édition l’ensb-a

 

Proposition d’Annie

Bernard Noêl, journal d’un regard, POL, éditeur, 1988

Pierre Schneider, Matisse, Flammarion

Quant à s’aventurer vers de nouveaux horizons, sources de déplacement, de nouvelles vues et émotions :

Émile Verhaeren, « les Villes Tentaculaires », Poésie Gallimard

Un autre point que  je n’ai pas eu le temps  tout à fait  de développer :

Cette capacité à vivre cette source de vie qu’offre le monde extérieur : ouvert/fermé  – libre/entravé soit par la marginalité Tichy.

L’enfermement, Soutter, Bela Tarr – Le cheval de Turin

La maladie – Expo DeadLine 2009, Musée d’Art Moderne

Références à TIchy, catalogue Centre Pompidou, 2008

Robert Frank, Black and White : 1994

Proposition de Gilles

– Vivre l’intime (dans l’art contemporain) de Diane Watteau, édition Thalia

– Le miroir dans l’art de Manet à Richter de Soko Phay-Vakalis, édition L’Harmattan

Proposition de Christophe

Luigi Pirandello, Un, personne, cent mille, ouvrage sur les masques de l’apparence

Orhan Pamuk, Mon nom est rouge, être le signe d’un arbre…

Texte proposé par Évelyne

Propos sur un thème Je / Extérieur

Je / Extérieur – 1

Extérieur renvoie à intérieur.

Alors « je » est intérieur ?

Mais l’extérieur de l’intérieur, c’est l’apparence.

Alors on aurait pu dire : Je / apparence ?

Sauf si l’extérieur est plus que l’apparence ?

 

Je / Extérieur – 2

Où « je » finit, commence l’extérieur.

L’extérieur commence… où « je » finit.

L’inverse est incertain.

« Je » et « extérieur » sont contigus.

Entre eux deux : ma peau.

La plastique de ma peau détermine les relations entre « je » et « extérieur ».

Un « je » plastique s’appelle tantôt un manque de personnalité, tantôt l’adaptabilité.

Un “extérieur” plastique est une représentation qui rendrait la vie plus facile.

 

Je / Extérieur – 3

Je suis, je veux, j’aime, je donne, je mange, je vis, j’ai, je palpite, je pense, j’agis…  J’étais, je serai…

C’est simple : « je » c’est tout ce qui n’est pas extérieur ?

Je te vois, je t’entends, je ne t’attends pas, je t’écoute, je t’aime, je te parle, je ne te comprends pas…

On est deux, même quand tu es dans ma tête « tu » n’est pas « je », « tu » est relié à « je » par ce que « je » adresse et reçoit de toi.

Je la rencontre, je le connais, je ne le questionne pas, je le veux, je le ménage, je la préviens…

« Le-la » est déjà un peu plus loin vers l’extérieur.

Je nous vois mal faire cela, je nous réserve une place au resto, je nous ai pris une bonne bouteille…

« Je » manipule « nous », « nous » est une façon de faire entrer l’autre à l’intérieur de « je ». « Je » s’arme du « nous »  pour mieux le circonvenir.

Je vous invite, je vous demande, je ne vous explique pas, je vous laisse…

C’est clair il y a vous et moi, on ne se mélange pas. « Vous » êtes à l’extérieur.

Je les côtoie, je les respecte, je les invite, je ne les reconnais plus…

Extérieur indéfini, « je » a enfermé  « les » dans un groupe très nettement extérieur à lui-même.

 

Je / Extérieur – 4

« Je » est de silence, d’ouverture et de douceur…

Extérieur ou le fracas, l’intolérance et la fureur…

C’est ce que tu crois

Mais le chaos est en moi. ©terres d’Aligre – 5 rue de Prague – 75012 Paris

Je / Extérieur – 5

« Tu » n’est pas “je”. « Tu » est extérieur.

Et pourtant ta mauvaise foi me révulse.

Ta gentillesse me fait fondre le cœur.

Ton retard affole ma tension.

Ton audace me coupe le souffle.

Quand je rêve de toi, où es-tu ?

Quand je te parle dans ma tête, où es-tu ?

 

Je / Extérieur – 6

De « je » à extérieur de multiples mouvements

Sortir de sa coquille

Se replier sur soi-même

Extraverti / intraverti

Extérioriser / intérioriser

Intégrer / expulser

Casanier

S’épanouir

Exhiber / inhiber

Garder pour soi / communiquer

Exprimer / réprimer

Hiberner

 

Je / Extérieur – 7

Entre « je » et extérieur il y a comme une zone de traitement de l’information.

Zone elle-même en perpétuel remaniement grâce aux informations collectées et aux résultats du traitement.

 

Je / Extérieur – 8

« Je » a dû autrefois – ne serait-ce qu’une fois – être légitime, reconnu, avoir sa place… pour établir des relations équilibrées avec « extérieur ».

Sinon « je » s’abîme en d’inépuisables revendications.

Une quête de reconnaissance comme un tonneau des Danaïdes.

 Myriam Bürgi

Idée de Catherine Cyffers

Jack Nicholson, Batman (23 juin 1989), écrit par Sam Hamm et Warren Skaaren

Le Joker :

Je peux sourire, mais c’est très extérieur / Mon rire moqueur, un rien ne désarme / Si vous sondiez mon cœur tout baigné de larmes / Vous verseriez avec moi un pleur.

I’m only laughing on the outside / My smile is just skin deep / If you could see inside I’m really crying / You might join me for a weep.

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